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HISTOIRE

 1964 - première promotion de l'Institut Européen

LE DIPLOME DES HAUTES ETUDES EUROPEENNES ET INTERNATIONALES A PLUS DE CINQUANTE ANS

C’est au lendemain de l’échec de la Communauté européenne de défense qu’un groupe de personnalités militant pour l’unité européenne et conduit par Alexandre Marc créait à Paris le Centre international de formation européenne. La mission assignée au nouvel organisme était de propager dans l’opinion, au travers de la formation de ses cadres, l’idéal de l’Europe unie. C’est au travers de stages organisés en France et dans les pays voisins qu’une équipe formée de militants et d’universitaires s’attela à cette tâche auprès, notamment de groupes d’enseignants, de journalistes, de syndicalistes et autres multiplicateurs d’une opinion souvent spontanément favorable à ces idées mais encore largement en friche. La création, dès 1956, des premières institutions de relance de la construction européenne, allait favoriser un regain d’intérêt pour ce mouvement et donner au travail engagé par le CIFE un élan renforcé. Se posa alors, pour répondre à une attente croissante d’information et de formation, la question de démultiplier ses possibilités d’action et de « former les formateurs » indispensables à cet effet.
C’est ainsi qu’en 1961 naquit, en vallée d’Aoste, grâce au soutien des autorités régionales et nationales, le Collège Universitaire d’Etudes Fédéralistes qui, pendant près de quarante allait se révéler comme le laboratoire des programmes d’enseignement du CIFE. Réunissant dans ses sessions d’été de 10 semaines des étudiants avancés de tous pays – l’Afrique y fût, dès l’origine, largement représenté – il s’appuyait sur les trois piliers qui allaient soutenir tous les programmes à venir du CIFE : un enseignement international (et non seulement européen), interdisciplinaire et prospectif.

 

Dans le même temps, la direction du CIFE, forte du renfort de certains des premiers diplômés du Collège d’Aoste qui en deviendraient, plus tard, la deuxième génération de ses dirigeants, travaillait à la création d’une institution de formation non plus seulement estivale mais permanente.

Le soutien qu’elle reçut dans cette entreprise aussi bien du parlement français que de la Commission des Communautés européennes dans leur premier essor, rencontra celui que lui offrit alors la municipalité de la ville de Nice. Cette dernière, en effet, s’apprêtait à s’affranchir de la tutelle universitaire d’Aix en Provence et allait accueillir sa tout nouvelle université. Elle était donc désireuse d’attirer des institutions de prestige qui renforceraient le premier noyau de facultés se mettant en place et s’inscriraient dans la dynamique internationale qui était naturellement la sienne. C’est ainsi que, au printemps 1964, le CIFE lançait un programme annuel de troisième cycle, consacré aux études européennes et internationales et géré en étroit partenariat avec les milieux universitaire et municipal de Nice. 

L'Institut Européen des Hautes Études Internationales, installé dans les locaux du Palais de marbre où il devait rester jusqu’en 1989, tint sa première session d'avril à juin 1965 sous la direction d’Alexandre Marc, gestionnaire du nouveau programme. Celui-ci avait été préparé par un conseil scientifique  qui réunissait, sous la présidence du Recteur-chancelier de la nouvelle université de Nice, les doyens des facultés, et un certains nombres d’universitaires et d’experts de différents pays  des Communautés européennes. Il s’appuyait sur les principes fondamentaux déjà à la base des enseignements du Collège de la Vallée d’Aoste et organisait l’enseignement en quatre modules : construction européenne, relations internationales, fédéralisme, culture et sociétés. Les cours et séminaires, étaient dispensés en français par un  corps enseignant permanent et des professeurs visitant comptant certains des meilleurs spécialistes des universités d’Europe et d’Amérique du Nord ainsi que des hauts fonctionnaires des différentes institutions européennes. Une convention dite de réunion à l’Université fut alors conclue avec cette dernière pour officialiser le nouveau programme, que sanctionnait un diplôme européen des hautes études internationales. 

Réservé aux étudiants déjà diplômés il accueillit, dès son ouverture, des sessions d’une trentaine de participants, format qui allait demeurer de principe tout au long des années. Dans ces premiers temps, la majorité des inscriptions venait des pays membres de l’Europe des six mais, conformément à la vocation internationale affirmée du programme, très tôt affluèrent de nombreuses candidatures du reste de l’Europe - y compris d’au-delà le rideau de fer - et des autres continents.

LA SECONDE SESSION DE NICE
L'Institut européen des hautes études internationales a tenu, du 15 janvier au 15 juin 1966, sa seconde session. Il a accueilli, à cette occasion, une trentaine d'étudiants originaires de la Communauté européenne et de différents pays d'Europe et du reste du monde. Parmi ceux-ci, on comptait, en particulier, plusieurs étudiants latino-américains, auxquels l'Institut est décidé à s'ouvrir largement dans l'avenir. Cette session de cinq mois a permis de développer le programme habituel de l'Institut et de le structurer plus systématiquement. L'enseignement magistral a ainsi été précédé d'une semaine introductive au cours de laquelle les cadres enseignants permanents de l'Institut ont jeté les bases du programme général. Celui-ci a pu être enrichi, à la fois par l'allongement des cours habituels et par l'inclusion de cours nouveaux. Par ailleurs, les exercices pratiques ont été diversifiés et, aux traditionnels séminaires et colloques, sont venus s'ajouter des "tables rondes", "teach in", et autres exercices auxquels se sont associés des spécialistes et techniciens des organisations internationales et des administrations de divers pays. Enfin, l'enseignement de perfectionnement linguistique a pu, sur cinq mois, prendre une portée et un intérêt supplémentaires.
Cette session s'est achevée par une semaine d'examens dont le jury, sous la présidence de M. Alexandre Marc, était composé de MM. Sabino Acquaviva, Ferdinand Kinsky, Claude Nigoul, Raymond Rifflet et Georg Smolka.
Elle a été suivie de l'interruption habituelle des vacances universitaires. A partir du 15 octobre, l'Institut européen des hautes études internationales, poursuivant son développement, dispensera un enseignement permanent sur toute la durée de l'année universitaire.

 

A ce jour, ce sont plus de 2000 étudiants originaires de plus de 100 pays qui ont été diplômés après avoir suivi ce programme.
Il a été successivement dirigé par Alexandre Marc, Guy Michaud, Claud Nigoul et Matthias Waechter.
Si, depuis ces origines, le Diplôme des hautes études européennes et internationales n’a pas varié dans ses principes fondamentaux, il a été continuellement adapté aux grands changements de la construction européenne et des relations internationales aussi bien qu’aux transformations institutionnelles, matérielles et administratives qu’a connues le CIFE.
Il suffira d’en rappeler les étapes les plus importantes :

  • 1964 : création de l'IEHEI, établissement autonome d'enseignement supérieur qui continue à faire partie du CIFE même après sa réunification à l'université de Nice en vertu d'un décret daté du 02/04/1966. A. Marc en est le directeur.
  • 1974 : création du Certificat d’études des Communautés européennes, destiné à faciliter l’accès aux seuls enseignements consacrés à l’unification de l’Europe à un public local
  • 1989 : octobre, transfert du programme à Sophia Antipolis
  • 1992 : retour à Nice
  • 1992 : les étudiants des pays d’Europe centrale et orientale représentent désormais la moitié des effectifs de chaque promotion
  • 1996 : l’enseignement est maintenant dispensé en français et en anglais
  • 1997 : un des trois trimestres du programme se déroule désormais à Berlin et l’allemand devient la troisième langue d’enseignement
  • 2005 : le diplôme est dédoublé : le second programme, uniquement anglophone, mais identique à celui déjà existant, de déroule successivement à Istanbul, Nice et Berlin
  • 2012 : le diplôme est reconnu par l’Etat français comme M2, bac + 5, assorti du titre de chargé de mission en organisations européennes et internationales
  • 2015 : le diplôme se multiplie une nouvelle fois avec une "filière méditerranéenne", bilingue anglais/français à Nice, Tunis et Istanbul
  • 2016 : un nouveau programme voit le jour : le Diplôme des hautes études sur la transition et la gouvernance énergétique globale - Comprendre la complexité des transformations du secteur énergétique en Europe et dans le monde - anglophone
  • 2018 : partenariat avec la School of Government of LUISS Guido Carli et création d'une nouveau programme, le Joint Master in Global Economic Governance and Public Affairs
  • 2019 : le partenariat continue avec encore un nouveau programme, le Joint Master in EU trade & Climate Diplomacy
  • 2024 : un nouveau programme, toujours en partenariat avec la School of Government of LUISS Guido Carli, le Joint Master in European Cultural Governance.


Article de journal sur la promotion 1968


Promotion 1966 - Juin remise des diplômes


Nice, le "Palais de Marbre", premier siège de l'Institut jusqu'en septembre 1989


Le "Dana", où se trouvait l'IE-EI jusqu'en 2015


L'IE·EI se trouve désormais
81, rue de France - 06000 Nice

L’IE·EI peut être fier de sa longue histoire.
La première promotion s’est en effet tenue à Nice en 1964. A l’époque, elle était accueillie par l’Institut Européen des Hautes Etudes Internationales.
Depuis, le programme académique n’a cessé de se développer et de se diversifier.

A partir des années 90, après la chute du Mur, une session d’études fut organisée à Berlin et l’allemand devint dès lors une langue d’enseignement.
En 2005, lors de l’ouverture des négociations en vue de l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne, une deuxième filière du programme vit le jour, permettant aux étudiants de voyager d’Istanbul à Nice et à Berlin.

Quelques 2 000 étudiants d’une centaine de pays ont, depuis, obtenu leur diplôme, sanctionnant l’enseignement des différentes filières du programme de l’IE·EI. Ils sont désormais au service d'institutions européennes, d'organisations internationales, d'organisations non gouvernementales (ONG), d'universités, d'administrations publiques et d'entreprises.

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